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ACTUALITES / Protection de l'enfance

Une journée au SAFE

Certaines familles vivent une ou plusieurs difficultés qui ont un impact sur la vie de famille, le comportement de l’enfant, sur sa capacité à grandir sereinement. L’action du SAFE se situe après un premier repérage et en lien avec les parents. Son objectif est de débloquer des situations avant qu’elle s’aggravent.

Souvent, le constat de la difficulté se fait à l’école. Des crises de colère, des accès de violence, les signaux sont nombreux. Les professionnels du SAFE peuvent donc être amenés à intervenir, à la demande de l’UTPAS, auprès des familles. Le premier rendez-vous se fait dans les locaux du SAFE, le Service d’Accompagnement de la Famille et de l’Enfant. Une jolie salle d’attente avec des livres, des bureaux mais aussi une cuisine, des salles d’ateliers, des photos et des dessins. Un lieu chaleureux, pensé comme tel.

L’objectif de cette rencontre est de construire une relation, de poser un cadre mais de le faire calmement. « Le moment de la première rencontre peut être difficile à vivre, angoissant » explique Fatima Goumidi, éducatrice. « On essaye de dédramatiser, de construire une relation, on veut que ça se passe bien. On présente les possibilités et puis, surtout, on commence l’observation. L’histoire commence ici ». L’accompagnement des professionnels du SAFE s’adapte aux besoins identifiés et il se fait à l’aide d’une équipe pluridisciplinaire. « Nous sommes deux éducatrices à temps plein mais l’équipe est constitué en tout de 6 personnes, avec une psychologue, une psychométricienne et un orthophoniste » présente Isabelle Da Cruz, éducatrice. « Cela nous permet d’offrir une palette variée de prises en charge et de multiplier les regards ».

14 enfants sont accompagnés en continu, avec des rencontres plusieurs fois par semaine. « Cela peut être ici ou au domicile. Souvent sur des temps de repas, qui sont des moments importants dans la vie d’une famille. Avec la cuisine, on peut redonner confiance à une maman, on peut associer un papa, on peut fixer des règles de vie simple. Mais des ateliers, on peut en faire beaucoup d’autres, on en invente selon les besoins. » Pour Charlotte Scrive, psychologue, c’est une partie importante et plaisante de son action : « il faut être créatif, s’accorder une liberté dans l’accompagnement. Je ne fais pas que des entretiens, j’essaye de mettre en place d’autres outils, comme du travail manuel, de la création, pour nouer le lien et avancer dans la résolution des difficultés ».

Premières rencontres, déplacements au domicile, réunions dans les écoles, ateliers sur place, rendez-vous avec l’orthophoniste ou la psychomotricienne, les temps sont toujours différents.
Zia Thailly est stagiaire, en dernière année de sa formation d’éducatrice et pour elle, cette année au SAFE a été riche : « être en stage ici, ça m’a permis d’affirmer ma posture professionnelle, de pleinement travailler en équipe. J’avais la volonté de travailler les questions de la parentalité, et ici, c’est pleinement le cas. »

Le travail se fait avec les familles mais aussi entre pairs, avec des groupes de parole, comme le « groupe de papas », qui permet à des parents d’échanger, de se comparer aussi, ce qui est parfois rassurant. « Beaucoup de parents croient qu’ils sont de mauvais parents», explique Isabelle. « La société leur renvoie une image de perfection dont ils se sentent exclus. Alors qu’être parent, ce n’est pas être parfait ! C’est pour cela que l’on crée ces groupes, à visée thérapeutique. On se place dans le champ de la santé sociale. A la fois dans le soin, pour régler les difficultés, et dans la prévention, pour éviter les traumatismes et des éventuels placements judiciaires. »

Quand le parcours se termine, chaque progrès est une victoire. Et le chemin se poursuit, de nouvelles familles se présentent. L’histoire continue.

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