La Sauvegarde du Nord, en partenariat avec l’université de Lille, ATD Quart Monde, la CNAPE (Coordination Nationale des Associations de Protection de l’Enfance) et la FNARS (Fédération des acteurs de la solidarité) a eu le plaisir d’organiser une journée d’étude sur la thématique de la prise en compte de la pauvreté des familles accompagnées par les services de la protection de l’Enfance.

C’est un partenariat de bientôt 3 ans avec l’université de Lille, et notamment son laboratoire de sociologie, qui a amené La Sauvegarde du Nord à proposer ce temps de réflexion avec pour objectifs :

– pour la Sauvegarde du Nord : accrocher nos actions à des fondements théoriques solides et les réinterroger,

– pour l’université de Lille : confronter ses études avec des salariés de terrain, ici la Protection de l’Enfance mais aussi l’Inclusion Sociale, l’Addictologie ou encore la Santé.

La pauvreté des familles accompagnées en Protection de l’Enfance est souvent présente et peut rapidement devenir banale. Or, cette pauvreté peut revêtir plusieurs formes : sociale, culturelle, financière, … Elle a un impact quotidien sur les enfants et leurs familles. Les professionnels sont souvent démunis face à l’ampleur de celle-ci et doivent définir des objectifs prenant en compte cette réalité sociale.

L’ambition de cette journée d’étude était de susciter des réflexions grâce aux travaux des universitaires et au regard des usagers. A partir de ces nouvelles connaissances, le débat avec le public a permis de réinterroger nos pratiques.

Les sentiments de honte, de désarroi, de jugement sont souvent ressentis par les familles rencontrées, le témoignage de Laetitia (ATD) nous rappelle, s’il le fallait, que la qualité de la relation de confiance, permettant un travail éducatif efficient et durable, dépend de notre posture professionnelle.

Les chercheurs rencontrés nous ont montré l’important travail restant à mener en ce qui concerne, d’une part, l’accès des enfants et de leurs familles à la santé, aux droits et à la culture, et, d’autre part, le parcours des jeunes confiés et leur accès à une forme d’autonomie. Le maillage partenarial, les ressources familiales et territoriales sont peut-être à mobiliser sous d’autres modalités qu’il convient d’inventer ou d’imaginer.

De cette journée, nous pouvons aussi tirer l’enseignement de notre capacité à présenter notre travail de manière dynamique. Nous sommes également en capacité de démontrer les  changements dans la vie des personnes accompagnées. La présentation réalisée par Christine, Virginie et Elodie (travailleurs sociaux) en est un bon exemple. Nous avons pu appréhender l’importance d’un maillage entre le travail éducatif (AEMO : Assistance Éducative en Milieu Ouvert) et le travail sur la question des conditions sociologiques de vie d’une famille accompagnée en AGBF (Aide à la Gestion du Budget Familial). Le travail éducatif ne peut être dissocié de l’environnement de vie de l’enfant au risque de créer des paradoxes insurmontables pour ces personnes.

Par ailleurs, le travail social est productif de mieux vivre pour beaucoup de familles et il convient d’en parler le plus souvent possible.

Enfin, nous avons rencontré Monsieur Noblecourt, Délégué Interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes. Il nous a fait part des ambitions et des projets gouvernementaux à l’égard de la jeunesse. Nous avons pu entendre qu’il comptait sur les acteurs associatifs tels que La Sauvegarde du Nord.

Finalement, il n’y avait pas mieux que ce lieu majestueux et symbolique que Sciences Po Lille pour accueillir cette journée d’étude. Il s’agissait de réaffirmer la volonté politique de la Sauvegarde du Nord de soutenir et accompagner les plus vulnérables en s’appuyant sur  la recherche et la formation.