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ACTUALITES / Handicap

Réinventer son travail, à distance.

A l’IME Lino Ventura, l’accueil est fermé depuis le début du confinement. Les enfants sont à leurs domiciles, avec leurs parents et les professionnels sont chez eux. Pas forcément facile comme moment ! « On est chez soi, avec nos enfants qui vont bien et on voit que c’est dur ! Alors on pense d’autant plus à nos petits de Lino et à leurs familles » explique Emilie Bouckenhooghe, ergothérapeute. Son métier consiste à favoriser l’indépendance, l’autonomie, et de le faire à travers des exercices et des aménagements. Sauf que désormais, ce n’est plus possible. Alors les professionnels ont décidé de maintenir le lien, sous d’autres formes.

« L’objectif est de continuer le travail pour que les enfants continuent de progresser. Alors on a décidé de construire des exercices à faire à la maison.  On ne veut pas transformer les parents en rééducateurs, ça c’est notre métier. Et puis il faut faire attention à ce que ça ne devienne pas une charge, que ce ne soit pas trop contraignant. Donc on pioche dans nos connaissances, on repart des stimulations qu’on peut faire toute l’année » précise Emilie Henguelle, psychomotricienne.

Une première newsletter, puis deux, puis trois, et puis il faut les adapter à tous les handicaps. Pour arriver à tenir ce rythme et inventer exercices et méthodes, le travail est devenu de plus en plus collectif. « Les idées fusent, on est en communication tout le temps, ça crée une vraie dynamique de travail, même si on est chacun chez nous ». La récompense de ce travail, c’est le retour des parents, pour dire merci ou pour en savoir plus sur tel ou tel exercice.

Le contact avec les familles, il est quotidien pour Perrine Binault, éducatrice jeunes enfants. « Je les ai au téléphone régulièrement, pour prendre des nouvelles, donner des conseils. Le lien est là, maintenu, et paradoxalement, on a presque une relation plus proche. On est chacun dans notre intimité, du coup c’est un peu différent. » Et puis, il y a quelques jours, une maman a envoyé une photo de son enfant. « Ça fait plaisir et puis très vite, on se dit que ce serait bien que tous les autres enfants puissent la voir. Dans mon groupe, ils sont ensemble tout le temps, il y a un manque de ce côté-là. ». C’est la naissance de « Les petits bambous » un journal envoyé par mail qui compile photos, témoignages et anecdotes. Un moyen pour les familles de garder un lien entre elles aussi, pour remplacer les goûters.

Des petites choses qui font du bien et, qui mises bout à bout, inventent de nouvelles méthodes et de nouveaux outils qui pourront être amenés à perdurer. Affaire à suivre.

 

 

 

 

 

 

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