Lille, le 29 octobre 2014 / Communiqué de presse
Hier matin, sur le quartier de Lille Fives s’est déroulée l’évacuation d’un campement de roms migrants. Cette évacuation a été réalisée à la demande de la SPL Euralille, propriétaire de la parcelle, avec le concours de la force publique.
En urgence, des professionnels de l’Areas, dispositif de la Sauvegarde du Nord, sont intervenus auprès des familles qui se sont trouvées une nouvelle fois déplacées, sans que leur soit proposée une solution d’hébergement ou de logement. Même si cette évacuation respecte le cadre de la circulaire du 26 août 2012, notamment parce qu’un diagnostic social du campement a été préalablement réalisé, force est de constater, que malgré les conclusions de ce diagnostic aucune solution de relogement n’a été proposée.
Ce campement regroupait 57 personnes. Plusieurs d’entre elles ont connu au moins 5 évacuations depuis leur arrivée sur le territoire. Leur réinstallation après chaque évacuation marque leur volonté de rester durablement sur LMCU. Certaines de ces familles se sont d’ailleurs installer dès hier au soir dans un campement à Seclin et ailleurs. Une fois de plus, nous ne pouvons que dénoncer que la hâte d’en finir avec les bidonvilles ne peut s’envisager sans un panel de solutions durables à l’intégration.
La Sauvegarde du Nord regrette les modalités d’organisation de cette évacuation. Bien que tous les acteurs sociaux impliqués sur ce dossier savaient qu’elle devait se dérouler, l’information des familles et les coordinations préalables entre les services de l’Etat (Préfecture, police, DDCS, etc…), des collectivités locales et les associations n’ont pas été organisées comme lors de précédentes évacuations.
Il est maintenant nécessaire que nous prenions collectivement conscience que le succès de toutes les démarches d’accès au logement, au travail ou encore à la scolarisation dépend de la stabilisation des occupants de ces bidonvilles. Comme l’a encore dénoncé hier Romeurope, les évacuations répétées de leurs lieux de vie représentent pour ces familles un obstacle quasi insurmontable aux démarches d’insertion et les maintiennent dans des stratégies de simple survie tout en les condamnant dans une précarité toujours grande.
Notre expérience acquise depuis ces dernières années nous amène à penser que cette politique inefficace doit cesser pour envisager un véritable processus d’intégration.
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