Accompagner des enfants de CM2 vers la 6e pour diminuer les craintes, prendre le temps avec les parents pour parler de la première rentrée scolaire de leur enfants mais aussi mettre en place un atelier pour parler de harcèlement scolaire…
Autant d’actions pilotées par Delphine Latour, chargée de développement politique de la ville au sein de la Protection de l’Enfance à La Sauvegarde du Nord. « Ma mission consiste d’abord à rencontrer les acteurs et élus des villes et, à partir de leur diagnostic, proposer des actions pour aider les familles et les enfants du territoire et agir en prévention des risques de décrochage scolaire »
D’abord, ce sont les enseignants et les directions d’établissements, qui repèrent des difficultés pour certains enfants ou groupes d’enfants. « Ces difficultés sont des symptômes témoignés par les enfants et adolescents. Nous cherchons alors à proposer des projets pour accompagner les enfants dans leur parcours scolaire et soutenir leurs parents dans leur fonction parentale. Pour construire une nouvelle action, nous mettons en place des groupes-projets avant de la mettre en œuvre. Il n’y a pas de projet tout fait, on s’adapte en permanence aux besoins ».
Ces missions, généralement d’une durée d’un an, Delphine Latour les propose en priorité aux professionnels exerçant des mesures de protection de l’Enfance, comme l’AEMO (Assistance Educative en Milieu Ouvert). En effet, « ils ont l’habitude des situations complexes, dégradées, ils sont aguerris à l’observation et ont l’expertise pour repérer les difficultés familiales et les problématiques sociales. Les professionnels investis dans ces dispositifs ont pour souhait d’intervenir au plus tôt auprès des familles, avant qu’il y ait un risque de judiciarisation. Ils sont motivés et font preuve de créativité dans leurs interventions, ce qui est idéal pour ce que l’on cherche à mettre en place ».
Les professionnels interviennent soit dans le cadre d’actions collectives ou soit au sein des programmes de réussite éducative.
Les actions collectives peuvent s’adresser à des enfants, pour leur faire prendre conscience des dynamiques de harcèlement. Des ateliers, mis en place après les cours, sont ainsi animés avec les enfants repérés soit comme harceleurs ou comme harcelés. Par le jeu, le dialogue et l’écoute, les travailleurs sociaux agissent sur les représentations de chacun, les règles communes et les tensions au sein de l’école.
Des actions collectives sont aussi construites pour les enfants et les parents, sur la question de l’utilisation du numérique par exemple. Un projet au sein d’un collège a été imaginé après le constat de tensions à la sorties des classes, entre parents, suite à des échanges parfois houleux et problématiques entre jeunes sur les réseaux sociaux. L’occasion, sur le temps de la pause méridienne, de parler d’intimité, de protection de soi, afin d’accompagner au mieux l’utilisation des outils numériques par les jeunes et leurs parents.
Le Programme de Réussite Éducative, quant à lui, permet d’individualiser les parcours d’aide proposé aux enfants de 2 à 16 ans. Il est mis en place avec l’accord et la volonté des familles qui sont accompagnées par un référent de parcours ou un psychologue.
« On accompagne des lycéens sur la prévention du risque de décrochage. Parfois, ils restent chez eux, c’est difficile pour les familles et il arrive qu’elles baissent les bras. Alors on va vers eux, les chercher au domicile, on définit avec eux un projet. Notre succès, c’est un retour à l’école ou dans une formation. Qu’ils se reprennent en main et soit acteur de leur projet de vie ».
La finalité de toutes ces actions et dispositifs est de permettre aux enfants de vivre une scolarité apaisée, de se rendre disponible pour les apprentissages et de développer leur appétence scolaire.
Les dispositifs de la Politique de la Ville de la Sauvegarde du Nord sont mis en place actuellement dans 5 villes et accompagnent 867 mineurs, soit autant de projets, d’objectifs, de chemins vers l’autonomie.
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