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ACTUALITES / Santé

« Nous avons une vision globale de la lutte contre le cancer »

La 9e semaine régionale de mobilisation face aux cancers a commencé mercredi 27 mai 2015. Cécile Bourdon, vice-présidente du Conseil régional chargée de la santé et du plan anti-cancer régional, explique comment elle s’est organisée et comment elle participe de la politique régionale, originale, en matière de santé.

Comment s’est organisée cette 9e semaine de mobilisation face aux cancers ?

Cécile Bourdon : Le 5 février dernier, j’ai reçu tous les acteurs concernés pour leur dire mes espoirs, mes motivations et mes craintes. Et ils ont répondu présent ! Cette semaine prouvera que nous avons su structurer la notion de projet de territoire. Chacun se sent concerné. Cette semaine croise toutes les compétences pour toucher un public le plus large possible et, de façon bienveillante, lui permettre de parler de sa santé.

La semaine cancers valorise aussi tous les acteurs de cette démarche, les professionnels et les bénévoles qui prennent soin de la vie et de la santé de « nos gens ». Les événements ont lieu dans tous les territoires. Ils sont parfois accompagnés par des interventions théâtrales, très justes et belles, ou associés à des événements sportifs qui créent des solidarités extraordinaires comme sur la Route du Louvre et diffusent l’idée qu’il faut bouger pour sa santé. Nous organisons aussi des événements qui vont au-devant de publics ciblés comme les jeunes. Le grand message de cette semaine c’est « Prenez soin de vous » !

Dans quel état d’esprit se prépare la semaine ?

C. B. :  Un état d’esprit qui se veut positif et informatif : il y a des portes qu’on peut pousser. ! Car aujourd’hui, je le crois très sincèrement, nous avons fait avancer la donne dans la lutte contre le cancer grâce à trois leviers politiques fondamentaux : la prévention, la lutte contre les inégalités et l’aide aux professionnels. Nous avons eu une vision complètement globale de la lutte contre le cancer.

Quels sont ces leviers ?

C. B. : Le premier réside dans la prévention. Nous avons eu le souci d’apporter aux publics qui relèvent de la compétence de la région (les lycéens, les apprentis, les jeunes des missions locales et les futurs professionnels de santé) des éléments de réflexion et de prise de conscience. Notre but : qu’ils prennent soin de leur santé et que les futurs professionnels soient bienveillants dans ce domaine.

Le second levier porte sur la lutte contre les inégalités sociales et territoriales. Nous y travaillons avec les acteurs politiques, associatifs, institutionnels, les professionnels. Avec eux, nous avons ainsi développé des bilans de santé pour les personnes accidentées par la vie en Artois, dans le Hainaut et bientôt sur le littoral. Après 18 mois, plus de 450 personnes ont participé à un bilan.

Le troisième levier, ce sont les aides que nous avons apportées aux professionnels de santé. Nous avons contribué à mailler le territoire en équipements d’imagerie de pointe. A moins de 30mn de chez lui, tout habitant du Nord-Pas-de-Calais a accès à un plateau technique complet et diversifié (IRM, scanner, mammographe). Grâce à un plan concerté unique en son genre avec l’ARS, il est aussi à moins de 45 d’un des quatre TEP-Scans, des appareils de pointe pour déceler les cancers et les traiter de manière ciblée, que nous avons contribué à financer. Nous avons également soutenu la médecine de premier recours sur les territoires via 15 maisons de santé pluridisciplinaires. D’autres sont en cours de création.

Sur le plan hospitalier, nous finançons un dispositif, encore unique, dans lequel des chefs de clinique et des assistants à temps partagé du CHU exercent dans les hôpitaux publics de la région et y mènent des projets de recherche clinique.

Le Conseil régional s’est-il aussi penché sur le devenir des personnes atteintes de cancer ?

C. B. : Oui, nous avons créé avec la Ligue contre le cancer, des structures dont nous sommes très fiers, les Espaces Ressources Cancers (appelés plus communément ERC). Les personnes qui les fréquentent y trouvent, au moment où la maladie s’efface, un lieu qui leur permet de soigner les maux du corps et de l’âme.
Je le dis avec humilité : nous pouvons être fiers de ce que nous avons fait.

Comment envisagez-vous l’avenir de cette politique régionale en faveur de la santé ?

C. B. : En matière de santé publique, de soutien à la prévention, au dépistage des maladies chroniques, nous sommes un territoire dynamique qui compte beaucoup d’acteurs mobilisés et nous souhaitons qu’ils soient pérennisés dans leurs fonctions. Il faudra imaginer des mutualisations avec ceux de Picardie dans le cadre de la grande région. Dans cette période de crise, j’aspire à un dialogue constructif avec ces acteurs et l’Agence régionale de santé. Nous sommes d’ailleurs observés en matière de santé comme une région exemplaire car nous avons pensé « la Santé » comme une politique d’aménagement du territoire. Dans ce contexte, j’espère que le projet de réforme territoriale actuellement en discussion nous permettra de ne pas abandonner le caractère pionnier de notre engagement volontariste dans le champ sanitaire et tout particulièrement dans celui de la prévention.

Comment peut-on encore agir pour améliorer la situation des habitants de la région face aux cancers ?

C. B. : Il faut être persévérant sur l’information et la prévention. C’est par une démarche de proximité qu’on parvient à toucher les publics concernés, qu’on arrive à inciter les personnes à entrer dans un parcours de santé. C’est pourquoi il est si important de structurer les acteurs sur les territoires et de réduire les inégalités sociales et territoriales. »

Propos recueillis par G. Langlois

Lire l’article sur le site Pôle Ressources Cancers

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