Les politiques ont une responsabilité sur les phénomènes évoqués à l’occasion de cette table ronde et il faut cesser de (se) cacher la réalité. Force est de constater que la société aujourd’hui produit des effets indésirables, entre autres chez les jeunes, comme l’hyper-alcoolisation. La société ne donne pas envie d’exister, de construire des projets, seuls et avec d’autres. Le lien social n’existe plus. Prendre soin des jeunes est une préoccupation absolue et la Ville de Lille poursuit résolument son engagement sur ce terrain. Il y a une volonté politique forte de venir en aide aux adolescents en souffrance.

La réponse aux problèmes posés lors de la table ronde ne peut être que globale et nécessite une mobilisation du champ de la santé, du social, de la pédagogie et du politique. L’action dirigée en ce sens dans une ville passe par nombre d’éléments, notamment l’habitat (rénovation, à Lille, de quartiers en cours) et l’école (des moyens importants sont investis aujourd’hui dans la métropole lilloise pour la lutte contre le décrochage scolaire). Il faut redonner aux gens la fierté d’eux-mêmes et valoriser les enfants dans et par l’école.

Il est par ailleurs nécessaire d’accompagner les enfants de manière coordonnée (avec l’ensemble des acteurs concernés) et de travailler la médiation à l’école (que les enfants puissent s’exprimer afin d’expulser la violence avant qu’elle ne se manifeste de manière irréversible). Par ailleurs, on ne peut pas se limiter, en effet, aux problèmes de santé mentale et l’idée de Conseil local de santé semble particulièrement intéressante.

La Ville de Lille s’engage à accentuer le Prendre soin des adolescents et de la jeunesse et, déjà, il faut noter que Lille a été élue ville pilote contre l’hyper-alcoolisation des jeunes par la Ministre de la Santé, Marisol Touraine. Celle-ci a en effet annoncé tout récemment la création d’une plate-forme expérimentale nationale à Lille (un laboratoire d’idées) dont l’objectif est de trouver des solutions face à cette problématique et aux effets qu’elle produit dans la cité. Et l’on sait que de par sa vie étudiante et nocturne trépidante, la capitale des Flandres est en effet particulièrement touchée par ce phénomène.

Concrètement, des représentants de l’Éducation nationale, de la santé, de la justice, de la police, des associations et des étudiants collaboreront afin de trouver de nouveaux moyens pour accompagner et soutenir les jeunes. Cela donnera lieu, en septembre prochain, à une série d’actions concrètes qui seront mises en place à Lille.

Martine Aubry est maire de Lille et présidente de Lille métropole. 

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