Faire les jeux d’un journal, c’est une façon plaisante de passer le temps. Et quand ce journal a été fait exprès pour cela, avec les équipes et les personnes logées au sein des maisons relais, cela raconte aussi quelque chose d’un lien qui se crée et se renforce.

Dans une maison-relais, il y a des hôtes, qui accompagnent au quotidien, qui proposent des animations, des moments collectifs. Ceux-ci sont pour l’instant mis en pause, mais la vie et le travail ne sont pas arrêtés pour autant, il faut donc réinventer ses pratiques. Les personnes extérieures qui viennent régulièrement, remplir des dossiers, apporter aide et visites, ne viennent plus, confinement oblige. Les professionnels, eux toujours présents, s’adaptent et continuent.

S’installer sur le palier, avec un café, et discuter, les portes ouvertes. Dans la cour, face aux fenêtres, donner rendez-vous a heure fixe et faire une lecture, ou annoncer les nouvelles du jour. Se donner rendez-vous pour faire le ménage, le faire en musique. Des innovations, des petits gestes mais qui, mis bout à bout, permettent de remplir le temps et les journées, et de le faire en créant une relation nouvelle. Et pourquoi pas un concours photo ? C’est prévu pour bientôt.

Les idées sont nombreuses, les maisons-relais bougent. Car il faut, aussi, tromper l’ennui, celui qui peut apparaitre quand on est seul chez soi. C’est pour cela que la Gazette est née ! Des jeux, des charades, des recettes, un journal qui est envoyé par mail pour être imprimé ou, pour certains, glissé sous la porte. Ce journal est construit en équipe, avec la participation des habitants, avec l’ensemble des maisons relais de La Sauvegarde du Nord. Une nouvelle façon d’agir, de créer un dialogue avec les autres résidents.

Cela demande à tous les acteurs des maisons relais de construire une action, de la penser et de le partager avec d’autres. Un travail qui est en cours et qui permet à toute l’Association de s’enrichir.

Les personnes qui vivent en maison-relais y arrive après un parcours de vie complexe, difficile. C’est un public souvent fragile, l’accompagnement porte sur la relation sociale, le lien avec l’environnement. Fragile sur le plan de la santé également. Cette crise sanitaire a donc un impact, forcément, sur les habitants, qui restent chez eux, dans leurs appartements. La vie sociale, les déplacements du quotidien, les projets en cours, tout s’est interrompu.

Le travail des professionnels est aussi d’accompagner vers l’autonomie, de contribuer à la prise de conscience de ses qualités, de ses compétences. C’est permettre à l’un de veiller à ce qu’un autre aille à son rendez-vous médical à l’heure par exemple. Des petits gestes qui construisent une chaine de solidarité, l’apparition de compétences nouvelles qu’il faudra faire tenir pour l’après. Des actes qui permettent à chacun de prendre pleinement conscience de qualités et de compétences qui sont autant de force pour grandir dans un projet de vie plus digne.